vendredi 7 octobre 2011

ACCUEIL ET REMERCIEMENTS


Un soir,  j'étais à mon traitement et  je transférais des notes sur l'hémodialyse sur mon ordinateur.  Des amies sont venues me rendre visite et m'ont convaincue de mettre le tout sur internet.  J'ai pensé que je pouvais peut-être aider quelqu'un à y voir plus clair.  Ce fut la naissance de ce blog.


Ma seule expérience en dialyse se limite à partir de chez moi 3 fois par semaine depuis presque 5 ans pour aller me faire attacher à une machine qui purifie mon sang pour me garder en vie en attendant une greffe rénale.  Je tiens à vous le dire avant que vous commenciez à surfer sur ce blog.


Je ne vous parlerai donc pas comme un médecin, un(e) infirmier(ère) ou une nutritionniste, je vous parlerai   comme la dialysée que je suis.    Lorsqu'on est attachée 4 heures à une machine, on a le temps de lire, de réfléchir, de penser et d'écouter.  Et c'est en écoutant que  j'ai remarqué qu'à chaque examens aux 15 jours, c'est la même histoire :  j'entends toujours les mêmes questions   "Quels sont les aliments qui contiennent du potassium?"  "Comment puis-je faire baisser mon taux de phosphore?"  "Pourquoi dois-je prendre des médicaments pour faire baisser mon phosphore?"  "Pourquoi j'ai des crampes?"  "Pourquoi je dois diminuer le sel?"   L'infirmier(ère) répond, mais 15 jours plus tard, les mêmes questions reviennent.


Pourtant, au début de notre dialyse, nous avons tous rencontré une nutritionniste qui nous a expliqué ce qu'il fallait manger ou éviter de manger dans notre cas particulier.    Tout programme diététique est d'ailleurs établi sur mesure au début de notre dialyse.  Les conseils de la nutritionniste nous ont été précieux  et nous avons même reçu de la documentation sur nos nouveaux besoins nutritionnels.  Mais l'information est énorme et on a tendance à oublier.   Il faut dire aussi que pour mettre les nouvelles mesures en pratique, c'est difficile quand ça fait tellement d'années que l'on mange d'une certaine manière.


Ici, je vous parlerai du régime associé à la dialyse mais, chemin faisant, je vous parlerai aussi de la dialyse elle-même parce qu'il faut connaître la dialyse, pour suivre le régime adéquatement.  Ces informations,  s'adressent aux insuffisants rénaux qui sont déjà traités par hémodialyse et surtout à ceux qui commencent leur dialyse.


Il est  facile de se renseigner sur les maladies rénales par l'intermédiaire de revues scientifiques, de livres ou sur les sites internet.  Ces informations sont généralement assez fiables.  Mais elles sont données le plus souvent par des professionnels de la santé qui, bien qu'en contact permanent avec la maladie, sont de l'autre côté de la barrière : ils ne vivent pas la maladie et ses contraintes de l'intérieur.  C'est pourquoi je veux partager mon expérience de dialysée.  Trop souvent, j'ai remarqué que l'information sur les maladies rénales passe mal en milieu hospitalier.  Les néphrologues n'ont pas toujours le temps de répondre aux questions légitimes que se posent les patients. 


Je veux donc que mon blog contienne tout d'abord de l'information sur le régime des dialysés mais aussi des renseignements que chaque insuffisant rénal traité par hémodialyse se doit de connaître afin d'aborder son traitement sereinement.  


J'y ai mis des renseignements très généraux  sur la dialyse,  la médication et les examens aux 15 jours et des informations pour que vous puissiez élaborer vos menus quotidiens en concordance avec le régime que la nutritionniste vous a donné.  J'y ai surtout mis  beaucoup d'amour envers vous, mes amis dialysés et les infirmiers et infirmières en dialyse de l'Hôtel-Dieu de Québec.


Ce blog est né d'un amas de documentation reçue de la nutritionniste de l'Hôtel-Dieu de Québec lorsque j'étais à la Clinique PréV.O.I.R.,  de renseignements sur la dialyse et l'insuffisance rénale  que j'ai ramassés moi-même,  d'informations sur la fistule et les abords veineux que j'ai prises sur internet lorsque j'ai eu des problèmes de fistule, de profils médicamenteux que je gardais lorsque le médecin rajoutait un médicament à ma médication, d'un paquet de notes sur mes résultats d'examens aux 15 jours, de documents de la Fondation canadienne du rein, d'un ramassis de brochures publicitaires sur les médicaments que je prends ou des compagnies pharmaceutiques qui les fabriquent, d'une pile de pense-bête que j'ai fait pendant 4 ans au sujet de mon régime et sur ce que les médecins me disaient ainsi que d'un fouillis de recettes sans sel que j'ai récoltées au fil du temps. J'ai commencé à mettre de l'ordre là-dedans et je me suis dit que je ferais un résumé et que je mettrais le tout sur internet  afin d'éviter la paperasse qui régnait en maître au milieu de mes factures et de mon travail.


J'ai classé, j'ai rangé, j'ai trié, j'ai fait d'autres recherches, j'ai noté, j'ai pleuré, je me suis révoltée, et, petit à petit, le tout a pris forme : non seulement  je voyais plus clair dans ma maladie rénale  mais je comprenais pourquoi je prenais tel ou tel médicament et pourquoi le régime était nécessaire. Et lorsque l'on comprend, le régime est plus facile à suivre.   En un mot, je suis devenue moins récalcitrante à la dialyse et plus participative à mon traitement.


Je me suis mise à participer à ma dialyse et non pas à venir la subir 3 fois par semaine comme je le faisais au débutJe me suis rendue compte que je n'avais pas le choix de venir en dialyse et que je serais beaucoup plus heureuse en comprenant ce qui m'arrivait plutôt qu'en essayant de l'éviter par tous les moyens.  


Je suis maintenant persuadée que tout dialysé doit  se tenir informé et avoir des connaissances sur sa maladie rénale, connaître son régime et savoir équilibrer son alimentation, comprendre et gérer son traitement médicamenteux et être capable de s'adapter psychologiquement à la dialyse,  il doit aussi  repérer et verbaliser ses problèmes personnels,  y faire face et les régler en utilisant les ressources qui sont mises à notre disposition dans l'équipe soignante.


C"est ce que j"appelle "Mieux vivre sa dialyse".. parce qu'on n'a pas le choix : elle fait partie de notre vie... et la vie doit continuer.

REMERCIEMENTS :
  • Je veux d'abord remercier tous ceux et celles qui m'ont encouragée à transformer mon fouillis d'informations en blog .  Au début, je ne l'avais fait que pour moi et je l'ai montré à Raymonde, épouse d'un dialysé, Murielle, mère d'un dialysé, Monique, infirmière de la dialyse semi-autonome (qui m'a donné un bon conseil)  et quelques autres infirmiers et infirmières de l'Hôtel-Dieu de Québec et ils (elles)  m'ont encouragée à le mettre en ligne.  Merci beaucoup.
  • Merci à madame Suzanne Grenon, nutritionniste à l'Hôtel-Dieu de Québec, département de néphrologie qui a gentiment accepté de réviser le site avant que je le mette en ligne.  
  • Merci à Nicole Rochon, infirmière et monsieur Charles Drouin pour m'avoir lue et fait des suggestions pertinentes ;
  • Je voudrais aussi remercier Carole Bluteau. l'infirmière qui m'a accueillie lors de ma première dialyse et Gérald Simard qui m"a fait mes premières dialyses et qui m'a si bien expliqué le processus.  Sa patience est énorme.  Je n'oublierai jamais Carole et Gérald.
  • Un merci spécial à Louise Boursier qui a montré tant de dévouement lorsque j'ai eu des problèmes de fistule, ce qui m'a obligée à me documenter sur les accès veineux.  
  • Merci aussi à tous les dialysés(es) de l'Hôtel-Dieu de Québec qui utiliseront ce blog.  C'est un honneur.
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Avertissement
1. Notez que ce blog ne s'adresse qu'à ceux qui font de la dialyse traditionnelle.  Je n'ai aucune connaissance du régime et de la technique de la dialyse péritoniale.
2. Notez aussi que ce qui suit est issu d'un travail de recherche "amateur", afin de tenter de répondre aux nombreuses questions  que nous nous posons, en tant que dialysés. Je n'ai aucune formation en médecine ni en nutrition,  j'ai juste tenté d'approfondir mes connaissances en la matière et de les partager au mieux. Suggestions, remarques et critiques bienvenues. 
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PLANIFIER SES REPAS

Un jour, j'ai parlé à madame Grenon, la diététiste en néphrologie qui s'occupe des dialysés.  Elle m'a fait noter pendant 4 jours, tous les aliments que je mangeais.  Ensuite, elle a analysé ma liste et donné des conseils pour manger davantage et éviter le phosphore et le potassium.  Depuis ce temps, je planifie mes repas.  Et je trouve que c'est fort utile pour suivre mon régime.  De plus, lorsque je reçois les résultats de mes examens aux 15 jours, je peux comparer et reconnaître les endroits où j'ai consommé trop de phosphore ou de potassium et rectifier sur mon menu suivant.  C'est aussi très pratique pour les liquides.

Planifier ses repas n'exige pas beaucoup de temps. Au contraire, c'est une façon de varier notre menu et de réduire le stress quotidien que nous impose le fait de suivre un régime, de prendre des médicaments et de venir se faire dialyser avec l'angoisse de faire des chutes de pression ou d'avoir des crampes.

Planification 101

De quinze à trente minutes seraient suffisantes pour établir votre menu de la semaine . Vous pouvez utiliser votre liste d'aliments conseillés et interdits, consulter les recettes que la diététiste vous a données ou sur internet ou encore, rencontrer la diététicienne qui pourra vous guider dans les premières semaines. Toujours pressée? Privilégiez les recettes simples comprenant moins de cinq ingrédients.

Ensuite, rendez-vous à l'épicerie pour une seule visite hebdomadaire. N'achetez que les aliments inscrits sur la liste. À la maison, affichez le menu de la semaine à la cuisine... et mettre la main à la pâte!

Je vous mets un exemple de tableau que vous pourriez vous faire afin de planifier vos repas.  Cliquez ici!

Idées nouvelles :

  • Profiter d'une discipline de planification des repas pour mettre au menu une nouvelle recette sans sel par semaine ;
  • Doubler les recettes et congeler les portions pour avoir à portée de main des repas nutritifs pour les jours de dialyse où cuisiner sera plus difficile.  Ceci vous empêchera de manger des produits du commerce qui sont salés et vous donnent la soif ;
  • Faites-vous une liste d'épicerie et n'achetez que ce qu'il y a sur la liste.  Ne succombez pas à la tentation de vous acheter des choses qui ne sont pas permises ;
  • Apprêter les fruits et légumes que vous avez le droit de manger dès votre retour de l'épicerie pour qu'ils constituent des collations faciles à préparer.
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TRUCS ET ASTUCES

Voici quelques trucs et astuces qui vous rendront la vie plus agréable.  Si vous en avez, faites-les moi parvenir, je les mettrai sur cette page mon adresse courriel est ici.


Soyez actif en dialyse :


Soyez actif en dialyse, parlez à votre voisin, lisez, regardez la télévision, apportez votre ordinateur et travaillez ou jouez, faites tout ce que vous pouvez faire mais ne restez pas inactif à broyer du noir et à regarder le temps passer, votre dialyse n'en sera que plus longue.

Pour éviter d'avoir froid en dialyse :

Pendant la dialyse, la température du corps s'abaisse plus ou moins et on a souvent froid.  Apportez-vous une couverture bien chaude.  Vous l'apprécierez beaucoup lors de vos séances de dialyses.  Prenez votre couverture préférée et vous vous sentirez plus confortable pendant la dialyse.

Pour les crampes :

Apportez avec vous un petit sac que l'on réchauffe au micro-ondes.  L'infirmière le fera chauffer et mettra de la chaleur sur votre crampe.  Normalement, ça réussit assez bien à soulager les douleurs provoquées par les crampes.

Pour contrôler votre soif :
  • Buvez seulement quand vous avez soif ;
  • En été, restez au frais - ne vous exposez pas au soleil et essayez de trouver des endroits climatisés ;
  • Pour les repas, choisissez des aliments humides et plutôt froids ;
  • Si bous évitez les aliments très salés, vous aurez moins soif ;
  • Ne consommez pas d'alcool juste par habitude ou de façon mondaine ;
  • Essayez de tirer pleinement parti de l'apport hydrique conseillé dans votre alimentation.  Renoncez au café, au thé, aux boissons gazeuses et aux boissons alcoolisées avant le lait, les soupes, les jus et d'autres aliments nutritifs ;
  • Entre les repas, mangez les fruits et les légumes auxquels vous avez droit en veillant à ce qu'ils soient super froids.  Une bonne façon d'apaiser la soif consiste, par exemple, à manger des raisins ou des framboises congelées ;
  • Essayez des quartiers de citron pour vous humecter la bouche ;
  • Des bonbons durs sûrs et de la gomme peuvent aussi vous aider à ne pas avoir la bouche sèche ;
  • Rincez-vous la bouche avec de l'eau mais ne l'avalez pas ;
  • Pesez-vous le matin et le soir et ajustez votre apport hydrique afin de limiter votre gain de poids dû aux liquides à environ 1kg1jour (2.2 lbs par jour) ;
  • La plupart des gens trouvent les glaçons plus satisfaisant que la même quantité d'eau.  Si vous mettez du jus de citron dans les glaçons, vous en utiliserez moins.  Utilisez la moitié d'un citron par bac d'eau.  N'oubliez pas d'inclure les glaçons dans votre apport hydrique conseillé ;
  • Utilisez des tasses et des verres de petites dimensions pour les boissons et autres liquides ;
  • Congelez les jus de fruits auxquels vous avez droit dans des bacs à glaçons afin de réduire les quantités consommées ;
  • Lorsque vous avez soif, essayez quelque chose comme du pain et de la margarine avec de la gelée avant d'ingérer un liquide.  Souvent la soif que vous éprouvez est due au fait que vous avez la bouche sèche ;
  • Si vous souffrez de diabète, un taux élevé de glycémie augmentera votre soif.  Un bon contrôle  de votre diabète vous aidera à contrôler votre soif ;
Un petit truc personnel : éliminez les soupes et les potages de votre alimentation.  J'adore les soupes et les potages, mais je les ai complètement éliminés de mon alimentation et ça n'a pas été trop difficile car il y a des aliments de substitution que l'on peut prendre en entrée et qui ne sont pas liquide.  Pour l'eau, malheureusement, il n'y a pas de substituts.

Pour ne pas vous sentir exclu lors d'une soirée parce que vous ne buvez pas
  • Lorsque vous prévoyez un évènement spécial, consommez moins de liquide pendant la journée ;
  • Ayez un verre de liquide à votre portée mais n'en buvez que des petites gorgées ;
  • Remplissez un verre de glaçons et d'un peu de liquide.  Ne prenez que de petites gorgées ;
  • Demandez au serveur de ne pas remplir de nouveau votre verre
  • Buvez moins pendant la journée, vous pourrez vous permettre un ou deux breuvages de plus pendant la réception.
Pour ajouter du piquant sans sel
  • Pour rehausser le goût des pâtes, utiliser de l'ail ;
  • Ajouter de la muscade aux sauces qui accompagnent les poissons et les fruits de mer.  C'est un vrai régal.
  • Le paprika relève bien les potages aux légumes et les légumineuses comme les pois chiches ;
  • Le gingembre est une racine.  Quelques centimètres de celle-ci confèrent un arôme envoûtant aux bouillons de poulet ou de boeuf ;
  • La canelle s'apprête à toutes les sauces : sur les tranches de tomates, dans les ragoût de boeuf, etc...
  • Pour rendre vos desserts affriolants, assaisonnez croustardes et compotes de fruits avec un soupçon de poivre de Jamaique.
  • Utiliser le vinaigre comme un condiment ;
  • Quelques gouttes de jus de citron sur votre nourriture donneront l'impression que c'est plus salé.
Éliminer du potassium dans les légumes et pommes de terre :
  • La plupart des légumes ainsi que les pommes de terre sont riches en potassium lorsqu'ils sont crus.  Il existe des astuces de cuisson qui permettent d'éliminer une grande part de ce potassium et de les inclure dans votre régime : il suffit de les couper en petits morceaux et de les faire cuire dans une grande quantité d'eau.
  • Pour les pommes de terre, on peut, avant la cuisson à l'eau, les faire tremper pendant quelques heures : cela diminuera encore votre taux de potassium.  Rien n'empêche de préparer vos pommes de terre à la facon dont vous les aimez : rôties, pilées, etc...
Pour remplacer la poudre à pâte et la levure chimique qui contiennent du phosphore et du sodium :

  • 2 volumes de crème de tartre
  • 1 volume de bicarbonate de soude (La petite vache)
  • 1 volume d'amidon de maïs (donc, sans gluten)
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PETIT LEXIQUE DE LA SANTÉ RÉNALE


Il est parfois difficile de comprendre tous les termes qui se rapportent à la maladie rénale. Voici les définitions de plusieurs des termes que vous pourriez rencontrer ou entendre de votre néphrologue et que vous ne comprenez pas toujours  :

Analyse d’urine : test servant à mesurer les niveaux de protéines et d’autres substances dans l’urine.

Anémie : Diminution du nombre de globules rouges dans le sang.

Anticorps : Protéine produite par réaction à l’invasion de l’organisme par un corps étranger (antigène).

Artère : Vaisseau partant du coeur. Distribue le sang à tout l’organisme.

Artère rénale : Grand vaisseau qui distribue le sang aux reins afin d’y être purifié.
Bassinet : Sorte d’entonnoir qui recueille les urines et les déverse dans l’uretère.
Calcium : Sel minéral nécessaire à la consolidation des os et au fonctionnement de l’organisme.

Calorie : Unité de mesure de la valeur énergétique des aliments.

Cathéter : Tube creux servant à injecter des liquides dans l’organisme ou à les vider.

Cavité péritonéale : Cavité abdominale. Contient les intestins et d’autres organes internes.

Cholestérol : Substance grasse contenue dans la plupart des tissus de l’organisme.

Compatibilité croisée : Analyse de sang. Permet d’évaluer le degré de compatibilité entre donneur et receveur d’une greffe.

Créatinine : déchets produits par l’action des muscles. En mesurant le taux de créatinine dans le sang, on peut avoir une indication du bon ou du mauvais fonctionnement des reins. Au fur et à mesure que la maladie rénale évolue, le taux de créatinine augmente.

Clairance de la créatinine : ce test détermine avec quelle efficacité les reins extraient la créatinine et d’autres déchets du sang, au moyen d’une formule qui permet de mettre en rapport le taux de créatinine avec l’âge, le poids et le sexe de la personne. Un taux de clairance faible indique un fonctionnement anormal des reins.
Diabète sucré : Maladie du pancréas due à une diminution de la production d’insuline. Communément appelé diabète.

Dialysat : Liquide spécial dans lequel s’accumulent les déchets au cours de la dialyse.

Dialyse : Du grec, signifiant « séparer », « dissoudre ». Traitement de l’insuffisance rénale. Utilise une méthode d’élimination mécanique des déchets et de l’excès l’eau contenus dans le sang.

Dialyse péritonéale continue (DPC) : Méthode de dialyse péritonéale. Est «continue» parce que la cavité péritonéale est en permanence emplie de dialysat.

Dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA) : Méthode de dialyse péritonéale continue. Permet d’échanger le dialysat à intervalles réguliers au cours de la journée.

Dialyse péritonéale continue ambulatoire automatisée (DPCAA) : Méthode de dialyse péritonéale continue. Permet, grâce à un appareil très simple, de faire un ou des échanges supplémentaires pendant le sommeil.

Dialyse péritonéale continue cyclique (DPCC) : Méthode de dialyse péritonéale continue. Permet, grâce à un appareil appelé cycleur automatique, de faire des échanges réguliers pendant la nuit.

Dialyse péritonéale : Traitement de l’insuffisance rénale. Le dialysat est introduit dans la cavité péritonéale afin de purifier le sang de l’excès d’eau et des déchets qu’il contient.

Dialyseur : Rein artificiel. Fait partie de l’appareil de dialyse et sert de filtre pour éliminer les déchets du sang.
Échange : Cycle complet de dialyse péritonéale. Comprend une entrée, une équilibration et une sortie du dialysat.

Érythropoïétine (EPO) : Hormone. Stimule la moelle osseuse à produire des globules rouges.

État de poids sec : Poids corporel atteint après l’élimination de l’excès de liquides au cours de la dialyse. Souvent appelé poids sec.
Fistule : Jonction chirurgicale d’une veine et d’une artère. Sert de site d’accès au sang.
Globules blancs : Cellules sanguines. Combattent les infections. Jouent un rôle actif dans le processus de rejet du rein greffé.

Glomérule : filtre minuscule dans le rein, qui retire du sang les déchets et l'excès d'eau.

Glomérulonéphrite : Inflammation des glomérules, les filtres minuscules des reins qui purifient le sang. Souvent appelée néphrite, ses causes sont nombreuses.

Greffe de rein cadavérique : Type de greffe rénale. Le rein est prélevé sur une personne qui vient juste de décéder.

Greffe de rein prélevé sur un donneur vivant : Type de greffe rénale. Le rein est prélevé sur un donneur vivant, généralement un proche parent.
Hémodialyse : Traitement de l’insuffisance rénale. Le sang passe dans un dialyseur pour être purifié de l’excès d’eau et des déchets qu’il contient.

Héparine : Substance ajoutée au sang au cours de l’hémodialyse. Empêche la coagulation du sang dans le dialyseur.

Hormone : Médiateur chimique. Régule les fonctions de l’organisme comme la tension artérielle et la production de globules rouges.

Hypertension : Haute pression artérielle. Cause ou conséquence de l’insuffisance rénale.
Immunosuppresseurs : Médicament. Supprime la réaction immunitaire de l’organisme. Aide à prévenir le rejet du rein greffé.

Insuffisance rénale : Détérioration progressive de la fonction rénale. Aussi appelée insuffisance rénale chronique.

Insuffisance rénale aiguë : Détérioration rapide de la fonction rénale, souvent réversible, mais pas toujours.

Insuffisance rénale chronique (IRC) : Détérioration lente et progressive de la fonction rénale. Aussi appelée insuffisance rénale, généralement irréversible.

Insuffisance rénale terminale (IRT) : Phase de la maladie des reins qui nécessite un traitement, dialyse ou greffe. Le terme « terminale » renvoie à la fin de la fonction rénale. Aussi appelée insuffisance rénale au stade final ou ultime.

Insuline : Hormone produite par le pancréas. Régule le taux de glucose (sucre) dans le sang.
Lupus érythémateux systémique : Maladie du système immunitaire. Affecte certains organes, dont les reins.

Lymphocytes : Cellules du système immunitaire. Jouent un rôle dans le rejet des organes greffés.
Maladie polykystique autosomique dominante (MPAD) : Maladie rénale héréditaire. Caractérisée par la formation de kystes emplis de liquides dans les reins et dans d’autres organes.

Membrane : Mince couche de tissu semi-perméable. Sert à filtrer les déchets du sang.
Néphrologue : médecin dont la spécialité est l'ensemble des maladies rénales et leur traitement.

Néphron : Unité fonctionnelle du rein composée d’un glomérule relié à un tubule. Maintient l’équilibre chimique de l’organisme.

Néphropathie de reflux : Lésion des reins provoquée par un reflux anormal des urines vers la vessie.
Œdème : Gonflement des tissus provoqué par la rétention d’eau et de sel.
Péritoine : Mince membrane. Tapisse les parois intérieures de la cavité péritonéale et recouvre les organes abdominaux.

Phosphore (phosphate) : Sel minéral contenu dans les liquides de l’organisme et régulé par les reins. Consolide les os quand son taux est normal. À des taux élevés, provoque démangeaisons et douleurs aux articulations.

Plaquettes : Cellules sanguines. Jouent un rôle dans la coagulation du sang.

Potassium : Sel minéral contenu dans les liquides de l’organisme et régulé par les reins. Contribue au bon fonctionnement des nerfs et des muscles quand son taux est normal. À des taux élevés, il y a risque d’arrêt cardiaque et de mort.

Protéine : Substance contenue dans les aliments. Consolide, restaure et entretient les tissus de l’organisme. Les aliments d’origine animale sont très riches en protéines.

Prothèse : Tube spécial inséré chirurgicalement sous la peau pour relier une veine et une artère du bras. En dialyse, sert de site d’accès au sang.
Rein : L’un des deux organes situés de part et d’autre de la colonne vertébrale, à hauteur des fausses côtes.

Rein artificiel : Voir Dialyseur.

Rejet : Après une greffe, réaction de défense du système immunitaire caractérisée par l’apparition d’anticorps qui se mobilisent pour rejeter le rein greffé.

Rénine : Hormone produite par les reins. Régule la pression sanguine.
Sodium : Sel minéral contenu dans les liquides de l’organisme et régulé par les reins. Conditionne la quantité d’eau retenue dans les tissus de l’organisme.

Système immunitaire : Système qui protège l’organisme des corps étrangers comme les virus et les bactéries.
Taux de créatinine sérique : Analyse de sang qui évalue le taux de créatinine, un déchet résultant du travail musculaire. Le taux de créatinine sérique augmente au fur et à mesure que la fonction des reins diminue.

Thérapie de suppléance : Traitement comme la dialyse ou la greffe, qui vont « suppléer » ou « se substituer » au rein.

Tubule : Petit tube du néphron qui recueille les urines filtrées par les glomérules avant de les déverser dans le bassinet.
Ultrafiltration : Processus de filtration par lequel le sang qui entre dans le dialyseur subit une pression telle qu’il élimine l’excès d’eau qu’il contient.

Urée : un des types de déchets pouvant s’accumuler dans le sang par suite de la décomposition des protéines. Le taux d’urée dans le sang n'est pas un aussi bon indicateur du fonctionnement des reins que le taux de créatinine, car le taux d'urée peut être élevé dans d'autres situations, par exemple dans les cas de déshydratation.

Urémie : ensemble de manifestations pathologiques dues à l'accumulation de déchets dans le sang.

Uretère : Canal qui conduit les urines du rein à la vessie.

Urètre : Canal qui part de la vessie et qui évacue les urines hors de l’organisme.
Veine : Vaisseau qui ramène le sang au coeur.

Veine jugulaire : Vaisseau sanguin situé dans la partie latérale du cou. En hémodialyse, sert parfois d’accès au sang.

Veine rénale : Grand vaisseau qui ramène le sang fraîchement purifié des reins au système circulatoire.

Veine sous-clavière : Vaisseau sanguin situé sous la clavicule. Sert parfois de site d’accès au sang en hémodialyse.

Vessie : Réservoir musculaire dans lequel s’accumulent les urines.

SOURCE : FNAIR


COMPRENDRE SA MÉDICATION


Le traitement par dialyse ne remplace pas complètement la fonction d'un rein normal:   des reins normaux filtrent en moyenne 1 600 litres de sang par jour, tandis qu’une séance de 4 heures d’hémodialyse ne permet de traiter qu’environ 50 litres de sang, tous les deux jours…
Nous devons donc en général prendre de nombreux médicaments, destinés à corriger les conséquences de l'insuffisance rénale.

L'insuffisance rénale est un état qui nécessite une attention particulière dans plusieurs situations de la vie quotidienne.  Les médicaments prescrits sont souvent spécifiques à cette condition et sont choisis selon votre fonction rénale.  Par contre, les médicaments de vente libre ne sont pas toujours adéquats et sécuritaires.

Cette rubrique est destinée à vous informer sur les médicaments que vous prenez déjà ou qui pourraient vous être prescrits.  

L'HYPERTENSION
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Vous recevrez probablement un ou plusieurs médicaments pour maîtriser votre pression sanguine.  En effet, l'hypertension non traitée ou inadéquatement maîtrisée peut augmenter le risque de crise cardiaque et d'accident cérébro-vasculaire.  

De plus, si dans votre cas, votre fonction rénale vous permet encore d'uriner, sachez qu'en abaissant la pression sanguine au niveau cible, les antihypertenseurs préservent votre fonction rénale résiduelle.  Si vous êtes dialysé, les diurétiques diminuent en plus le poids à perdre pendant les dialyses.

Il existe plusieurs familles de médicaments pour traiter l'hypertension : diurétiques, bêta-bloqueurs, bloqueurs des canaux calciques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion de l'angiotensine (IECA), antagonistes des récepteurs de l'angiotensine 2 (ARA), bloqueurs alpha et les vasodilatateurs.
  • Si vous êtes déshydraté et que vous êtes incapable de boire et de manger pendant quelques jours (Ex.: gastroentérite, grosse grippe, nausées, vomissements), il est conseillé de ne pas prendre pendant cette période certains médicaments comme les diurétiques, les IECA ou les ARA car ils pourraient détériorer votre fonction rénale résiduelle.  Demandez au pharmacien de néphrologie lesquels de vos médicaments font partie de ces catégories afin de les éviter.

LE DIABÈTE

Si vous êtes diabétique, le  contrôle de vos glycémies peut vous aider à retarder la détérioration de votre fonction rénale. En effet, une trop grande quantité de sucre dans le sang peut faire durcir les artères plus rapidement, entraînant une détérioration plus rapide de la fonction rénale.  Que vous soyez ou non sous dialyse, le bon contrôle des glycémies peut ralentir l'apparition des complications au niveau de vos yeux et de vos vaisseaux sanguins.  Ainsi, une bonne alimentation, la prise régulière des médicaments prescrits pour votre diabète et les tests sanguins fréquents vous aideront à mieux maîtriser cette maladie et ses complications dont la détérioration de votre fonction rénale résiduelle, si elle est encore présente.

LE CHOLESTÉROL
Lorsque le cholestérol est trop élevé il peut rétrécir les vaisseaux sanguins en se déposant sur leurs parois.  Une bonne maîtrise du cholestérol par l'alimentation et les médicaments, si nécessaire, pourrait permettre de diminuer les risques de crise cardiaque, de problèmes cérébro-vasculaires et de détérioration de la fonction rénale résiduelle que vous pourriez avoir conservée. 

L'ÉQUILIBRE CALCIUM-PHOSPHORE : LA MALADIE OSSEUSE

Les reins malades éliminent moins bien le phosphore provenant de l'alimentation.  L'accumulation de phosphore peut entraîner des démangeaisons, des problèmes aux os, aux vaisseaux sanguins et à votre coeur.  Si le médecin remarque que le phosphore commence à s'accumuler dans votre sang, il pourrait vous prescrire des comprimés de calcium  (Apo-Cal) ou de sevelamer (Renagel) afin de le diminuer.  Ces médicaments, les chélateurs, empêchent le phosphore des aliments d'être absorbé.

Pour être efficaces, ils doivent être pris pendant ou tout de suite après les repas.  Le calcium (Apo-Cal) et le sevelamer (Renagel) peuvent causer de la constipation et des problèmes de digestion.

L'augmentation du phosphore peut entraîner dans votre sang une baisse du calcium et la production exagérée d'une hormone, la parathormone (PTH).  Pour faciliter l'absorption du calcium et empêcher la surproduction du parathormone (PTH), il est possible d'ajouter de la vitamine D au traitement.  La vitamine D doit être activée par les reins pour être efficace.  Une forme de vitamine D déjà active la One-Alpha et le Rocaltrol, vous sera habituellement prescrite.  Afin de ne pas trop augmenter le calcium dans votre sang, il est préférable de prendre la vitamine D au coucher ou, à défaut, en après-midi entre le dîner et le souper (vers 15h.), moment où le calcium dans votre intestin est au niveau minimal.

L'ANÉMIE
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L’anémie est un état pathologique responsable d’un état de faiblesse, d’une fatigue, d’une sensation de froid et de difficultés respiratoires. Ces symptômes sont causés par un manque d’oxygène transporté par les globules rouges vers toutes les régions du corps. L’anémie est une complication courante de l’insuffisance rénale. Les reins en bonne santé produisent une hormone appelée érythropoïétine (EPO), qui est transportée dans le sang vers la moëlle osseuse, où elle stimule la production de globules rouges.Il arrive que les reins malades ne soient plus en mesure de produire une quantité suffisante d’EPO naturelle, ce qui conduit à une anémie. 

On utilise la darbépoétine alfa, une hormone synthétique,  pour traiter l'anémie des personnes atteintes de maladie rénale chronique, qu'elles soient traitées par dialyse ou non. La darbépoétine alfa, est disponible depuis la fin des années 1980   

Mieux connue sous le nom d'ARANESP, le nom de la compagnie qui la fabrique, elle est administrée par injection sous-cutanée par le patient lui-même à des intervalles plus ou moins longs, dépendant de notre taux d'hémoglobine dans le sang.  La plupart des patients répondent bien à l'ARANESP.

Saviez-vous qu'ARANESP vous rappelle de faire votre injection?  C'est un service donné par le programme AIDE Aranesp.  Ils vous téléphonent le matin de votre injection pour vous faire penser de vous piquer.  C'est un service gratuit et ils sont très fidèles pour nous téléphoner.  En 4 ans, ils ne m'ont pas oubliée une seule fois.  Lorsque vous changez de fréquence d'injections, vous en profitez pour leur dire lorsqu'ils vous appellent et ils font la correction.  Le numéro pour ce service est : 1-866-479-6377.  Ils parlent français.  Normalement, ils vous appellent le matin de votre injection entre 9h00 et 10h00.

LE FER

L'EPO utilise vos réserves de fer pour fabriquer de l'hémoglobine: il faut donc vérifier le niveau de vos réserves (bilan de fer) aux 4 mois) et si nécessaire, vous faire prendre du fer en comprimé ou en injection intraveineuse.

Le fer en comprimé se prend habituellement au coucher.  On évite alors l'interaction avec le calcium et avec les aliments qui peuvent diminuer l'effet du fer.  Si vous ne prenez pas de calcium. il est possible de prendre le fer avant les repas.  Les principaux effets secondaires du fer sont la constipation, les problèmes de digestions et les selles noires.

Si la prise de comprimés est impossible, non tolérée ou jugée inefficace, on peut décider de vous prescrire les suppléments de fer par voie intraveineuse.  Selon le cas, le fer en comprimés sera continué ou cessé.

L'ACIDOSE

L'acidose est causée par l'accumulation dans le sang de déchets acides qui ne sont plus éliminés par vos reins.  Elle peut causer une augmentation du potassium dans le sang, des nausées ou des vomissements, un déséquilibre du calcium-phosphore et un mauvais fonctionnement du muscle cardiaque.  Donc, traiter l'acidose peut diminuer les problèmes qui y sont associés.

Le médecin peut vous prescrire du bicarbonate de soude en poudre (petite vache) ou en comprimé.  On peut le prendre avant, pendant ou après les repas.  Si vous êtes en dialyse, la cartouche de bicarbonate installée lors de votre dialyse est habituellement suffisante pour maîtriser l'acidose.

L'HYPERKALIÉMIE
Lorsque les reins fonctionnent moins bien, le calcium peut s'accumuler dans le sang et causer de l'hyperkaliémie.  On peut y remédier par une modification de la diète ou par la médication.

Le Kayexalate est un médicament qui peut diminuer le potassium dans votre sang.  Il s'agit d'une poudre qui doit être utilisée dans du liquide : boisson gazeuse blanche, eau et jus de pomme.  Je jamais utiliser le JUS D'ORANGE comme diluant.  La dilution recommandée est de 50 ml de liquide par cuillère à thé comble (15g).

Le Kayexalate a plusieurs particularités.  Il peut empêcher l'absorption des autres médicaments et la prise doit en être espacée d'au moins 2 heures.  Il doit être ingéré, pris de préférence à la fin d'un repas ou entre les repas.

Ses principaux effets indésirables sont gastro-intestinaux : crampes, ballonnements, constipation.

LE CHOIX D'UNE VITAMINE
Les patients avec une fonction rénale diminuée doivent limiter leur consommation de vitamines A, E et C.  Une trop grande quantité de vitamine A et E est associée à une détérioration de l'anémie et à de l'hypercalcémie (augmentation du calcium dans le sang).  Les multivitamines courantes contiennent une quantité trop élevée de ces trois vitamines pour une personne dont la fonction rénale est diminuée.  Des multivitamines (Replavite ou Diamine) sont spécialement conçues pour les insuffisants rénaux : elles ne contiennent pas de vitamines S et R et très peu de vitamine C.

LES DÉMANGEAISONS
L'accumulation des déchets (urée ou autres) dans votre sang peut causer des démangeaisons (prurit).  Le déséquilibre calcium-phosphore et l'anémie pourrait aussi avoir un rôle dans l'origine de ce problème.  La peau sèche peut, de plus, augmenter les démangeaisons.

  • 1er choix : crème ou lotion hydratante non parfumée de votre choix ;
  • 2ième choix : des antihystaminiques (Benadryl, Atarax, etc) sont disponibles pour vous soulager.  Parlez-en à votre médecin ou votre pharmacien qui pourront vous conseiller judicieusement ;
  • 3ième choix : certains médicaments spéciaux peuvent être utilisés lorsque le prurit persiste malgré un traitement usuel.  Si c'est votre cas, consultez le pharmacien de néphrologie ou le néphrologue.
LA CONSTIPATION
Plusieurs médicaments usuels peuvent causer de la constipation, plus particulièrement le calcium et les comprimés de fer.  Les médicaments privilégiés pour prévenir la constipation sont le Colace (docusate de sodium) et le Senokot ou le Dulcalax (sennosides).  


Le Colace est un laxatif émollient, il ramollit les selles.  Il peut prendre quelques jours avant de faire effet.  Il permet de prévenir la constipation et doit être pris régulièrement. 


Le Senokot et le Dulcolax sont des laxatifs stimulants qui peuvent être pris au besoin seulement.  Ils peuvent causer des crampes au niveau du ventre.


Les médicaments à base de fibres (Prodiem, Metamucil) doivent être pris avec une bonne quantité d'eau pour être efficaces.  Ils constituent de moins bons choix, surtout si vous devez limiter votre apport en liquide car ils peuvent alors accentuer la constipation. 


L'usage régulier du lait de magnésie sans supervision médicale est aussi à éviter puisque le magnésium qu'il contient peut s'accumuler en présence d'insuffisance rénale et ainsi causer des effets indésirables.

LES MAUX D'ESTOMAC
Les problèmes d'estomac peuvent être dus à une concentration  de déchets  trop élevée dans le sang que vos reins malades éliminent moins bien.  Les troubles de reflux dans l'oesophage sont aussi fréquents.

  • Les médicaments comme le Zantac ou le Pepcid-Ac offerts en vente libre, sont efficaces si vous souffrez de brûlements d'estomac occasionnels.  Ils peuvent s'accumuler chez les patients dont la fonction rénale est très diminuée, mais la dose contenue dans les comprimés sans ordonnance est sécuritaire si vous respectez les recommandations.  La dose recommandée de Zantac est de 1 ou 2 comprimés de 75mg et celle de Pepcid-AC est de 1 ou 2 comprimés de 10mg au coucher ou au moment où vous ressentez les symptômes.  VOUS NE DEVEZ PAS DÉPASSER CETTE DOSE.
Les antiacides contenant des ions comme le magnésium, le calcium ou l'aluminium (Ex: Diovol, Gaviscon, Mtlanta, Tums, Maalox) sont à éviter en présence d'insuffisance rénale puisque ces ions peuvent s'accumuler ou contrecarrer les ajustements que l'équipe médicale tente de faire.  Si vous devez utiliser un de ces antiacides, contactez les pharmaciens de néphrologie , ils vous diront lequel privilégier.
  • Si vos problèmes de digestion persistent, contactez votre médecin omnipraticien ou parlez-en au néphrologue lors de vos visites à l'hôpital.  Il pourra soit vous prescrire un médicament à utiliser de façon continue, soit prévoir des examens plus poussés afin de pouvoir traiter, si possible, la cause de vos troubles d'estomac ou de reflux.
LES MÉDICAMENTS EN VENTE LIBRE ET LES PRODUITS NATURELS
Il faut vous méfier des médicaments en vente libre (sur les tablettes) en particulier certains analgésiques  et  produits naturels (plantes médicinales) qui peuvent interférer avec la médication prescrite par votre néphrologue et accélérer la détérioration de la fonction rénale.  


Il serait plus sage de questionner le pharmacien de néphrologie lorsque vous le rencontrez si vous êtes dans le doute quant au choix de ces médicaments.


L'HÉPATITE B ET LA VACCINATION :


L'hépatite B est une infection causée par un virus qui est transmis par le sang et d'autres liquides organiques.  Cette infection peut devenir chronique et causr des maladies graves au niveau du foie. 

Pour lutter contre la propagation de l'hépatite B, le ministère de la Santé et des Services sociaux recommande fortement la vaccination contre l'hépatite B pour certains groupes ciblés de la population, dont les patients atteints d'insuffisance rénale chronique en attente de dialyse ou déjà dialysés,  Le système de défense des patients atteints d'une maladie rénale est moins actif et une fois infectés par le virus, ceux-ci pourraient développer une forme plus grave de maladie.  Les patients dialysés, quant à eux, sont en contact réguli;rement avec l'appareil de dialyse et, malgré les précautions en place, il y a un risque accru d'être infecté.  Ainsi, la vaccination est faite pour éviter la propagation de l'hépatite B.


VACCIN CONTRE L'INFLUENZA
La grippe, aussi connue sous le nom d'influenza, est une infection des voies respiratoires causée par le virus de l'influenza.  Elle se manifeste par :
  • une fièvre soudaine
  • une toux sèche
  • des douleurs musculaires
  • de la fatigue
  • un malaise généralisé important qui dure plusieurs jours
La grippe saisonnière évolue habituellement vers la guérison spontanée en cinq à sept jours, bien que la toux et la fatigue puissent persister deux semaines ou plus.

Les conséquences de la grippe peuvent être très sérieuses pour les personnes particulièrement vulnérables.

Cela est particulièrement vrai chez les personnes âgées, chez les très jeunes enfants, chez les personnes ayant des problèmes de santé chroniques comme une maladie du coeur, des poumons ou des reins, le diabète, une obésité importante, le cancer, l'asthme ou un système immunitaire affaibli.

Nous avons reçu, cette semaine, une lettre demandant à notre médecin de nous vacciner parce que nous faisons partie des groupes particulièrement vulnérables.  Le vaccin est gratuit pour nous et les membres de la famille qui habitent avec nous dans la même maison.  Il est très important d'aller se faire vacciner.  Ne l'oubliez pas.

CONCLUSION :
L'insuffisance rénale chronique est un phénomène progressif.  Toutefois, la bonne maîtrise des maladies qui lui sont souvent associés (haute pression, diabète) permet un ralentissement de la progression et même parfois une stabilisation de la maladie.

La prise régulière des médicaments prescrits par le médecin peut vous aider à mieux maîtriser vos symptômes et peut aussi ralentir la progression de la maladie rénale.  

Les produits apparaissant dans cet article ne sont que des exemples.  Votre pharmacien communautaire demeure un précieux conseiller pour vous aider à choisir les meilleurs traitements adaptés à votre condition, entre vos rencontres avec le pharmacien de néphrologie.  Faites appel à lui avant de vous procurer un produit en vente libre.





Sources : "Les médicaments et l'insuffisance rénale" - L'équipe de pharmaciens de PRÉV.O.I.R et la dialyse  CHUQ - L'Hötel-Dieu de Québe  (Sauf pour l'anémie, le fer et l'influenza que j'ai écrit)
"L'hépatite B et la vaccination" -  préparé et revisé par Anne-Marie Jacob, Catherine Nadeau,                                                             Kateri Bourbeau, pharmaciennes et Serge Langlois, néphrologue.




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